Pourquoi de telles augmentations sur le coton bio et quelles conséquences pour Buster et Cie ? 17-11-2022
Lorsque j'ai reçu le premier mail d'un grossiste textile chez lequel je m'approvisionne, j'ai dû relire et relire encore pour être sûr que je ne rêvais pas...
Augmentation de 90% du coût de la fibre de coton biologique, 600% d'augmentation du coût du transport maritime... Bref, on était en 2020, le Covid, les confinements et l'arrêt de l'économie mondiale étaient passés par là...
Bien sûr, il y a eu des aides pour tenter de faire face à ce cataclysme mais, pas de bol, je n'entrais pas dans les cases pour espérer bénéficier de ces aides sur la durée de la pandémie. Le gros coup de bol pour moi a été ce petit mot d'un préfet nous disant que "La bamboche, c'est terminé !".
Ça a sauvé ma petite entreprise et permis de rester plus ou moins à flot.
Nous étions en 2020 et on pensait tous que ça n'allait pas durer trop longtemps. Mais voilà, nous sommes fin 2022 et, même si je n'ai pas compté, je pense avoir reçu une bonne quinzaine de mails m'annonçant à chaque fois des augmentations. Pas forcément énormes mais, mis bout à bout, ça commence à faire de belles sommes...
Alors, pourquoi de telles augmentations ?
Rassurez-vous, je ne vais pas me lancer dans un long et barbant cours d'économie mais vous livrer en vrac et dans le désordre les différentes causes de ces augmentations (et si vous avez envie d'en savoir plus, allez faire un tour sur Google et vous trouverez moultes articles fort bien faits à ce sujet) :
- Arrêt de l'économie mondiale due à la pandémie de Covid
- Manque de conteneurs maritimes et saturation des ports
- Conditions climatiques (sécheresse, incendies, fortes pluies, etc)
- Pénurie de main d'oeuvre
- Destruction de cultures en Inde par la noctuelle du coton
- Embargos, guerre en Ukraine...
- Flambée des coûts énergétiques
- Demande supérieure à l'offre (avez-vous entendu parler de cette horreur qu'est la fast fashion ?)
Bref, les causes sont multiples mais le résultat qui en découle est simple: les prix augmentent (et augmentent même sévèrement).
Alors, comment moi, toute petite structure, je peux faire face à ça et m'en sortir sans augmenter mes prix (ou de manière ponctuelle et raisonnable) ?
La solution de facilité aurait été de faire comme tout le monde ou presque : augmenter mes prix. Mais je n'ai jamais aimé faire comme tout le monde et j'ai cette chance de n'avoir à rendre des comptes qu'à moi-même. Pas de salarié, juste ma pomme.
Tout d'abord, il me reste en stock quelques modèles achetés avant la crise. Aucune raison donc pour que j'augmente les prix là-dessus (même si je sais que certains ne se sont pas privés).
Ensuite, étant moi-même un consommateur, père de famille nombreuse et toujours à avoir du mal à finir mes fins de mois (et même bien souvent à les débuter), j'essaye de me mettre à la place du client. Une seule solution réduire mes (déjà) petites marges.
Oui, je gagne moins mais comme je ne gagnais déjà pas beaucoup, j'ai l'impression que c'est moins douloureux.
Je sais que je ne serais probablement jamais le businessman de l'année mais je pense qu'un jour ou l'autre je serai quand même gagnant.
J'ai une clientèle fidèle et sympa. Je suis sûrement l'un des meilleurs en rapport qualité/prix (en prenant bien en compte que je suis une toute petite structure) et je me dis qu'avec le temps, les gens viendront plus facilement (et de plus en plus nombreux) chez moi sans avoir l'impression de se faire assassiner au niveau des tarifs pratiqués. Faut juste être patient et tenir jusqu'à des jours meilleurs.
C'est grace à vous que je pourrais tenir la barre même dans la tempête. Parlez-en autour de vous, relayez sur les réseaux sociaux ou humains. C'est que comme ça que ça pourra perdurer et se développer.
Ayez du bon sens et essayez de ne pas vous ruer vers la fast fashion. C'est pas souvent de bonne qualité, c'est fabriqué par des gens (même des enfants) et au final, je pense que ça vous coûte plus cher que d'acheter un beau textile. Je reste d'un naturel optmiste en toute circonstance et je dors tranquille.